Avant la sortie des films sur cassettes, le monde du visuel enchaînait les avancées, surtout avec les procédés sur des pellicules argentiques. Ne voulant pas rester en reste, la firme américaine Polaroïd s’est aussi mise au cinéma, en créant précisément le film Polavision. Ce format ainsi que les diapositives à développement instantané, pour lesquelles la marque est la plus connue, sont deux systèmes utilisant le même principe pour le développement de film.
Présentation du film Polavision de Polaroïd
Lancé en 1997 par la firme Polaroïd, le Polavision est un procédé pour le cinéma amateur servant à réaliser des films 8 mm en couleur, muet et à développement instantané. Ces films étaient évidemment présentés en cassettes comme le format Hi8, la Normal 8 ou encore le Digital 8. Avec ce genre de procédé, on pouvait parfaitement développer le film en 90 secondes.
Le Polavision était de la famille des Polachrome. D’un côté, il y avait une caméra muette. Et de l’autre, on retrouvait un lecteur/projecteur où l’on mettait la cassette, de manière à ce que le film soit projeté en rétroprojection sur un écran beaucoup plus petit. Ce format ne peut être exploité que sur son propre dispositif, d’autant plus que le système du Polavision ne permet pas de réaliser de copies.
Malheureusement, le film Polavision n’a pas eu le succès escompté contrairement aux photos instantanées de la même firme. D’ailleurs, il n’est jamais parvenu à s’imposer face au film Super 8, alors que la vidéo commençait à prendre une place dans le domaine technologique. En 1988, il a été retiré du marché à cause de sa faible audience.
Les différents types de films Polavision
Il existe de nombreux types de films du même acabit que le film Polavision. Le Polachrome est un film standard à faible sensibilité. Les couleurs étaient correctes comme avec l’autochrome, mais pas assez développées. Ce genre de film était plutôt destiné aux photographes professionnels pour qu’ils fassent des tests avant les photos définitives.
Il y a aussi le Polapan qui est un film en noir et blanc positif de sensibilité normale, avec 200 et 400 ASA. En gros, c’est un film Polachrome sans filtre de couleurs.
Le Polablue, contrairement au Polapan, est un film noir et blanc négatif, ou plutôt en bleu foncé et blanc avec un contraste élevé. Il a surtout été créé pour photographier des plans, des graphiques, etc., et ensuite les projeter sur écran géant.
Il y a également le Polagraph qui est assez comparable au Polablue, à la différence qu’il est à développement positif. Les deux avaient un contraste extrême et n’étaient pas destinés à la photographie classique.
Enfin, le Polascope, film monochrome à sensibilité très élevée, était surtout destiné à photographier des écrans d’oscilloscope avec 10.000 ISO.
Avantages et inconvénients du film Polavision
L’un des avantages de ce système est qu’il se vend bien dans les universités, les laboratoires et les centres de recherche. Ces derniers s’en servaient surtout pour effectuer des photos et des images précises.
Les photographes amateurs, et même les professionnels, se sont tournés vers ce type de film afin de parfaire leur œuvre. Certains photographes font usage de ces films, car leur image était caractérisée par leurs couleurs atténuées, voire assez fades. Cela n’empêche en rien les personnes d’en faire usage pour leur plaisir ou pour le public. Il ajoute en effet une touche assez artistique à l’œuvre.
Le film Polavision avait aussi des inconvénients, comme le fait qu’il soit insuffisant pour les films 8 mm avec environ 226 points par ligne. Par contre, les diapositives de ces films étaient meilleures avec approximativement 1400 points par ligne de définition.
Actuellement, on voit encore de nombreuses œuvres réalisées à partir de films Polavision ou Polachrome, que ce soit dans les musées ou sur internet. Grâce à ce procédé, un film enregistré il y a des années de cela peut être encore exposé et développé. Cela est dû à l’émulsion monochromie et des colorants qui ne se décomposent pas avec le temps sur les bandes.